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  • Ce blog reprend les articles parues dans le magazine Waa SOODAAN. Il publie également l'actualité de la communauté Akhlou Lahi. Nous demandons à ceux qui reprennent nos textes de citer leur source afin d'éviter le fameux copier/coller.
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7 décembre 2013

CREATION DES DAHIRAS LAYENES

1968 L’avènement des soldats de Dieu

 D’après un texte publié dans une revue de la Fédération des Dahiras Layènes

Dahira

et signé Eladji Seydina Issa Laye DIOP

 

Le rôle et la place de la femme dans la communauté layène est importante à plus d’un titre. En effet, depuis l’appel lancé le 1er Cha’bân 1301 de l’Hégire par Seydina Limamou Lahi (PSL), et ce, jusqu’à une époque très récente, c’est seulement au sein de cette communauté qu’on voyait les femmes chanter à haute voix les louanges de Dieu et de son Prophète (PSL). De même qu’elles avaient une place réservée dans les mosquées. Elles ont régulièrement observé scrupuleusement les rites islamiques telles qu’ordonnées par le Très Haut dans le Saint Coran (chapitre 33, verset 35). Cette pratique jugée à l’époque  très révolutionnaire, était vivement critiquée par d’autres frères musulmans.

L’après indépendance de notre pays ayant vu se développer une certaine aliénation de notre jeunesse et une certaine dégradation des mœurs dues aux conséquences néfastes de l’héritage colonial (port de robes courtes, l’usage du tabac chez les garçons, la recrudescence des soirées dansantes et toutes sortes de réjouissances mondaines qui contribuent à détourner la jeunesse), il fallait dés lors trouver le moyen d’épargner les jeunes de ce phénomène rampant.

 Création des Dahiras

Pour apporter le remède nécessaire à ce fléau, Chérif Abdoulahi commence la création des dahiras dès janvier 1968. Sous le khalifat de son père Seydina Mandione Lahi ibn Seydina Limamou Lahi (PSL), il cible les jeunes (filles et garçons) âgés de 15 à 20 ans. C’est ainsi que le village de Cambérène, berceau du Laa ilaaha illa laahou et terre d’accueil des immigrés du Walo, du Gandiol et du Djoloff, demeure encore pionnier dans toutes les activités, car c’est à ce niveau que le premier dahira fût créé, composé seulement de 7 filles auxquelles s’ajoutent 7 autres en février 1968. Les autres suivront à partir de 1969. Le célèbre chanteur Oustaz Magoum Keur Ndiongue en était le chef d’orchestre et dirigeait les répétitions des chants et des balancements de bras dans des gesticulations bien rythmées qu ne laissaient personne indifférent. Très rapidement, comme un échantillon, cette organisation modèle fera tâche d’huile, après qu’une sortie fût organisée au domicile du Professeur Assane Sylla à la Sicap Amitié par l’entremise de Djibril Guèye de Rufisque. Ainsi, Yeumbeul emboîtera le pas à Cambérène suivi de Malika, Yoff, Dakar, et les autres localités. Les chanteurs Papa Ndoye et feu Cheikh Samb servirent de relais à Oustaz Magoum Keur Ndiongue et Issa Ndiaye de la zone Est.

 Kermesse de Grand Dakar

Plus tard, à l’occasion d’une kermesse de l’Islam qui durera une semaine organisée entre Grand Dakar et Usine Niarry Tally, les dahiras reçurent des mains de l’Imam Râtib de Dakar feu El Hadji Amadou Lamine Diène, une lettre d’invitation qui leur permit d’effectuer leur première sortie officielle. Ensuite c’est Rufisque qui accueille les soldats de Dieu pour leur première cérémonie layène d’une grande envergure, sous la forme de veillée religieuse qui s’est poursuivie le lendemain.

 Accueil du roi Fayçal d’Arabie Saoudite en 1972

Parmi les événements les plus marquants, on note l’accueil historique du roi Fayçal par les dahiras layènes sur la demande du Président Senghor. Les dahiras formèrent une haie qui s’étendit du salon d’honneur de l’aéroport jusqu’aux environs du quartier Tonghor à Yoff, avec à leur tête le grand animateur Oustaz Magoum Keur Ndiongue qui leur fit chanter en chœur l’unicité de Dieu « Rabul Dialilou Wahidoun ». Ces chansons étaient accompagnées de balancement de bras rythmés ponctués par des mouchoirs blanc brandis au passage du cortège officiel. Un accueil unique qui fit frémir plus d’un, le tout dans une blancheur immaculée.

 1978 : Année de consécration

Dix ans après la formation des dahiras et précisément le 17 décembre 1978 à Cambérène, Chérif Abdoulahi sous le khalifat de Seydina Issa Lahi dit Baye Seydi Thiaw procéda à la décoration des membres les plus méritants, garçons et filles sous le regard attentif des représentants de toutes les confréries dont les délégations étaient venues de Touba, de Tivaouane, de Thiénaba et de Ndiassane sans oublier le grand érudit El Hadji Ibou Sakho de Rufisque qui s’était lié d’amitié avec lui.

 L’unificateur des confréries

Chérif Abdoulahi adopta la stratégie de ne pas faire de différence entre les confréries Mourides, Tidianes, Khaddriya ou Layènes. Confondant toutes les confréries dans les mêmes éloges, il ne se prive jamais de citer les hauts faits de tous les glorieux guides des confréries. Ainsi, alliant la parole aux actes, le médiateur de l’Islam donna depuis plus de 40 ans le nom de certains de ses fils à de grands érudits des familles de Touba et Tivaouane. Parmi eux, Cheikh MBacké Gaïdé Fatma, de Cheikh Tidiane Sy, de Mansour Gaye de Khombole, de Abdou Lahat Mbacké. Il a ainsi balisé les frontières qui existaient entre les confréries par son esprit d’ouverture.

 Résultat de son enseignement

Les soldats de Dieu ou soldats de la foi demeurent un modèle dans la Umma Islamique. Tel un miroir. C’est ainsi que la discrétion, le comportement dans les cérémonies en particulier dans la société en général, la décence dans la tenue, la foi, le respect de l’autre et de la hiérarchie, l’application stricte des ordres reçus, la pudeur, la pureté sont de rigueur.

Son enseignement, il le tire de son illustre grand père Seydina Limamou Lahi (PSL). C’est ce qui a permis à Libasse Niang, décédé en 1944, de dire dans un de ses huit poèmes s’adressant au Saint Maître, le passage suivant : « Da nga tabe, di jambaar, doy nga war rafet ngap yar, xanaa âtin ngay dooré » (Vous êtes d’une grande générosité, d’un immense courage, belle et l’éduction que vous dispensez, n’êtes vous pas passé par le chemin de l’ésotérisme?).

Paru en Janvier 2014 dans Waa SOODAAN N°1

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